Cinématographe
La portabilité dès le début du cinéma permet de capturer le quotidien et les scènes de voyages
1895
Il y a plus de 120 ans, alors que les appareils photos devenaient de plus en plus faciles à transporter et à utiliser, plusieurs inventeurs ont cherché à créer des caméras pour enregistrer le mouvement. En 1895, les frères Lumière inventent le Cinématographe, une caméra portable qui a permis de filmer des moments du quotidien et des scènes de voyage.
Dans cette section, découvre pourquoi on qualifie le Cinématographe de caméra portable, qui étaient les inventeurs derrière cette caméra révolutionnaire, son fonctionnement, des témoignages de caméramans de l’époque et quelques films tournés avec cette caméra.
Tu peux te reporter à la section « ressources additionnelles » si tu souhaites consulter un glossaire des termes techniques.
Une caméra portable dès le début du cinéma
Il n’était peut-être pas aussi léger que la caméra de ton téléphone intelligent, mais à cette époque, le Cinématographe était conçu comme un appareil portable. Tout comme certaines caméras photo de la fin du XIXe siècle, le Cinématographe se veut facile à opérer et léger pour permettre au cinéaste de sortir du studio et de filmer les gens à l’extérieur dans leur vie quotidienne et de faire des scènes de voyage aux quatre coins du monde.
De plus, le Cinématographe offrait la possibilité à la fois de filmer et de projeter son film avec le même appareil en une seule journée. Un peu comme ton téléphone intelligent qui te permet à la fois de filmer et visionner le film que tu as tourné, le caméraman (communément appelé à l’époque, l’opérateur) peut se déplacer pour capturer et ensuite projeter des « vues » sur un écran devant des spectateurs.
À l’époque, le terme « vues » ne signifiait pas le nombre de visionnement d’une vidéo en ligne. Ce terme était utilisé pour désigner les films.
Un nouveau regard sur le monde : les vues animées Lumière
Entre 1895 et 1905, les frère Lumière ont constitué un catalogue de 1428 vues tournées avec le Cinématographe.
Bien que ces vues donnaient l’impression d’être captées sur le vif, l’opérateur préparait minutieusement son tournage. Les films présentaient une composition recherchée dans l’image et donc un choix rigoureux de l’emplacement du Cinématographe, ainsi qu’une certaine mise en scène. Lors du tournage, l’opérateur demandait aux gens de ne pas regarder directement la caméra, pour donner l’impression de réel capté sur le vif. De plus, les opérateurs orchestraient parfois les mouvements et déplacements pour que l’action se déroule toujours devant la caméra.
On constate, à travers les films du catalogue, la volonté de documenter soit les situations du quotidien ou celle de découvrir d’autres cultures peu connues des Européens à cette époque.
Bains en mer tourné par Louis Lumière en 1897
© Institut Lumière
Les baigneurs se jettent à l’eau d’un port ; une barque croise devant le bain. (Catalogue des vues Lumière, janvier 1898)
Bains en mer
Bains en mer tourné par Louis Lumière en 1897 en France est un des premiers films de vacances de l’histoire du cinéma. Louis Lumière, placé sur la rive, propose une composition incorporant trois éléments à l’intérieur du cadre : le bateau, les personnes qui se baignent (parmi eux Édouard Lumière, un des frères d’Auguste et Louis) ainsi que trois dames debout sur la jetée (il s’agit probablement de Joséphine, Marguerite et Rose Lumière, respectivement mère et épouses). Les mouvements du bateau et les plongeons répétés des vacanciers rendent la scène dynamique.
Bains en mer tourné par Louis Lumière en 1897
© Institut Lumière
Les baigneurs se jettent à l’eau d’un port ; une barque croise devant le bain. (Catalogue des vues Lumière, janvier 1898)
Note : Les informations placées entre crochets décrivent le contenu visuel de l’extrait. Il s’agit d’un film muet.
[Plage de La Ciotat, Sud-est de la France. Jour. Noir et blanc.]
[Un seul plan d’ensemble fixe de 45 secondes.]
[Cinq jeunes baigneurs en habits et bonnets de bain s’amusent dans la mer Méditerranée autour d’une plateforme flottante. Quelques-uns montent sur la jetée, à droite dans le cadre, et sautent dans l’eau à tour de rôle. Trois dames sont installées au bout de la jetée, sur le musoir, et regardent les jeunes s’amuser. À gauche du cadre à l’arrière-plan, une barque avec deux personnes à bord vogue lentement. Une fois au milieu du cadre, toujours à l’arrière-plan, ils hissent la voile latine. Pendant tout ce temps, les jeunes continuent à jouer frénétiquement dans l’eau.]
[Fin de la vue.]
Course en sacs tourné par Louis Lumière en 1896
© Institut Lumière
Des jeunes gens font une course en sacs entre deux haies de spectateurs qui s’égayent fort des chutes et des péripéties diverses de cette lutte amusante. (Catalogue des vues Lumière, mai 1897).
Cette vue tournée tout près de l’usine Lumière à Lyon montre bien la polyvalence et la portabilité du Cinématographe. L’opérateur pouvait sortir du studio et filmer les gens à l’extérieur, dans leur vie quotidienne, ce qui était révolutionnaire à l’époque.
Course en sacs
Course en sacs tourné par Louis Lumière en 1896 à Lyon met en scène les ouvriers de l’usine Lumière jouant à ce jeu populaire de l’époque. Ils sont entourés de part et d’autre de camarades qui assistent au spectacle. Les protagonistes sont en mouvement, mais la caméra demeure fixe. Les personnes entrent et sortent du cadre sans qu’elle ne puisse les suivre. À la fin du film, la main de l’opérateur apparaît à l’écran. Il fait signe d’avancer aux spectateurs rassemblés devant la caméra, afin de maintenir le mouvement à l’image. On peut supposer que son geste s’accompagne d’une invective que l’on ne peut entendre, puisque la caméra n’enregistre pas le son. L’opérateur est obligé de rester collé au Cinématographe pour continuer à actionner la manivelle !
Course en sacs tourné par Louis Lumière en 1896
© Institut Lumière
Des jeunes gens font une course en sacs entre deux haies de spectateurs qui s’égayent fort des chutes et des péripéties diverses de cette lutte amusante. (Catalogue des vues Lumière, mai 1897).
Cette vue tournée tout près de l’usine Lumière à Lyon montre bien la polyvalence et la portabilité du Cinématographe. L’opérateur pouvait sortir du studio et filmer les gens à l’extérieur, dans leur vie quotidienne, ce qui était révolutionnaire à l’époque.
Note : Les informations placées entre crochets décrivent le contenu visuel de l’extrait. Il s’agit d’un film muet.
[Une rue dans Lyon, France. Jour. Noir et blanc.]
[Un seul plan d’ensemble fixe de 38 secondes.]
[À l’arrière-plan, une dizaine d’hommes sont alignés au milieu de la rue. Les participants ont les jambes coincées dans de grands sacs en toile de jute noués jusqu’à la taille, et doivent donc sautiller jusqu’à atteindre la ligne d’arrivée, au-delà du cadre. Ils s’élancent dans la course lorsque l’arbitre agite un drapeau. Des gens les encouragent sur les trottoirs.
Une deuxième vague de participants s’élance, puis le public leur emboîte le pas. Hommes, femmes et enfants marchent maintenant dans la rue.
Le dernier participant de la course peine à avancer. Quelqu’un du public l’aide d’une tape d’encouragement dans le dos qui le fait malencontreusement chuter. Il se relève et continue avec difficulté, mais le sourire aux lèvres, jusqu’à sortir du cadre.
Le public s’agglutine devant la caméra et de nombreuses personnes la fixent. Le bras de l’opérateur entre dans le champ et fait signe au public de continuer à avancer.]
[Fin de la vue.]
Exemples de films du quotidien :

Photogramme issu de la vue no 88, Repas de bébé, tournée par Louis Lumière en 1895.
Domaine public
Repas de bébé est un exemple de vue du quotidien, un des premiers films de famille. Auguste Lumière à gauche nourrit sa fille Andrée. Sa femme Marguerite est à droite du cadre.

Photogramme issu de la vue no 653, Arrivée d’un train à La Ciotat, tourné par Louis Lumière en 1897.
Domaine public
Arrivée d’un train à La Ciotat est une autre illustration de vue du quotidien. Le cadrage de cette vue met en évidence le mouvement du train qui est le symbole de la rapidité et la modernité.
Exemples de scènes de voyage :
Ces vues, filmées aux quatre coins du globe, permettaient d’apercevoir pays et cultures moins connues du public européen.
Porte de Jaffa : côté est tourné par Alexandre Promio en 1897
Domaine public
Circulation de piétons dans une rue à Jérusalem.
Porte de Jaffa : côté est
Alexandre Promio, un des opérateurs Lumière, tourne en 1897 Porte de Jaffa : côté est, en pleine rue de Jérusalem. Certains passants regardent directement la caméra et paraissent intrigués par l’opérateur tournant la manivelle. Les personnes entrent et sortent du cadre sans que la caméra les suive, elle est fixe. Les échoppes à gauche et la muraille à droite forment des lignes de fuite menant le regard du spectateur vers l’arrière-plan où se situe le sujet de cette vue : la porte de Jaffa.
Porte de Jaffa : côté est tourné par Alexandre Promio en 1897
Domaine public
Circulation de piétons dans une rue à Jérusalem.
Note : Les informations placées entre crochets décrivent le contenu visuel de l’extrait. Il s’agit d’un film muet.
[Rue devant la porte de Jaffa, Jérusalem, Proche-Orient. Jour. Noir et blanc.]
[Un seul plan d’ensemble fixe de 40 secondes.]
[Un premier piéton intrigué se rapproche de la caméra jusqu’à être cadré aux épaules.
Le piéton devient flou puis sort partiellement à droite du cadre. Il repasse ensuite furtivement devant la caméra, de la droite vers la gauche où il sort définitivement du champ. On voit alors les piétons circulant dans la rue, certains y déambulent, d’autres chargés de divers objets y circulent rapidement. Deux enfants au second plan se distinguent dans la foule, à droite de l’image. Ils se dandinent probablement pour attirer l’attention de l’opérateur. Au second plan à gauche, on voit une succession d’échoppes. Au bord droit du cadre se trouvent d’autres devantures de magasins ainsi que les remparts de la ville. À l’arrière-plan, la porte de Jaffa menant à la vieille Jérusalem composée de grandes pierres de taille, d’un arc brisé au-dessus de l’entrée, de meurtrières et de créneaux.]
[Fin de la vue.]

Photogramme issu de la vue no 381, Les pyramides (vue générale), tourné par Alexandre Promio en 1897.
Domaine public
Dans cette vue tournée en Égypte, une composition met en scène le Sphinx et les pyramides de Khéops, une des sept merveilles du monde antique. Une caravane de chameliers passe à l’avant-plan montrant ainsi toute l’authenticité de ce pays lointain.
Genèse d’une invention
À la fin du 19e siècle, plusieurs inventeurs cherchaient une façon d’enregistrer le mouvement. En photographiant des images statiques en rafale et en les projetant de façon successive, l’idée était de donner l’illusion au cerveau que ces images statiques étaient en mouvement.

Folioscope (également appelé flip book) intitulé Gamineries, 1967. Il est constitué d’images issues du film d’Émile Cohl.
© Christoph Benjamin Schulz
Quelques années avant l’invention du Cinématographe, des dispositifs portables capables de reproduire le mouvement, tels le Chronophotographe et le fusil photographique, furent inventés par Étienne-Jules Marey.

Gravure du fusil photographique conçu par Étienne-Jules Marey, paru dans La Nature, 1888, p. 328.
Domaine public

Marey, Etienne-Jules. 1882. « Le fusil photographique », La Nature : revue des sciences, vol. 18, no 464, p. 326-330. Cliché obtenu à l’aide du fusil photographique, montrant douze images d’une mouette qui vole.
Domaine public
Ces douze images ont été photographiées en une seconde. Pour chacune des images le temps de pose a été de 1/720 de seconde.

Chronophotographie sur plaque fixe réalisée par Étienne-Jules Marey, négatif, 1886. L’image reproduit l’illusion du mouvement en superposant douze clichés capturés en une seconde.
Domaine public
L’intérêt de la chronophotographie était avant tout scientifique : prendre des photographies répétées afin d’analyser les différentes positions des corps en mouvement.
Puis le Cinématographe fût inventé par les frères Auguste et Louis Lumière, des entrepreneurs, ingénieurs et inventeurs. Auguste et Louis Lumière ont débuté leur carrière à Lyon en 1884 en s’associant avec leur père, le photographe Antoine Lumière, à la Société Anonyme des Plaques et Papiers Photographiques Antoine Lumière et ses fils. Ils ont déposé à eux deux près de 340 brevets tout au long de leur carrière. Grâce à la vente de plaques photographiques et à leurs brevets, ils avaient assez de moyens financiers pour développer le Cinématographe.

Photographie de Auguste Lumière (1862-1954) et Louis Lumière (1864-1948).
Domaine public
Dans l’introduction du brevet du Cinématographe, les frères Lumière expliquent leur intention de concevoir une machine autonome, pensée pour être légère, transportable et facile à opérer. L’opérateur pouvait être un amateur avec quelques connaissances en photographie qui aurait la possibilité de se déplacer pour capturer des vues et les projeter de manière autonome.
Lumière, Auguste et Louis Lumière. 1895. Brevet d’invention de 15 ans pour un appareil servant à l’obtention et à la vision des épreuves chrono-photographique. No. 245032. Lyon, France. 11 p.
pdf (2,01 Mo)Brevet d’invention du Cinématographe
Ce brevet manuscrit de onze pages contient deux figures du futur appareil. Il garantit la propriété intellectuelle et le monopole de l’exploitation à son inventeur.
Ce module PDF pourrait être innaccessible. Une version alternative est disponible en dessous.
Lumière, Auguste et Louis Lumière. 1895. Brevet d’invention de 15 ans pour un appareil servant à l’obtention et à la vision des épreuves chrono-photographique. No. 245032. Lyon, France. 11 p.
pdf (2,01 Mo)Résumé du brevet manuscrit de 11 pages:
Le brevet explique la volonté des frères Lumière de construire un appareil réversible réunissant à la fois un appareil de captation et de visionnement des images.
Transcription intégrale de la première page du brevet :
Bureau des brevets d’invention français et étrangers Lépinette et Rabilloud à Lyon.
Brevet d’invention de 15 ans pour un appareil servant à l’obtention et à la vision des épreuves chronophotographiques apparaît.
Demande formulée par MM. Auguste Lumière et Louis Lumière.
Mémoire descriptif.
« On sait que les épreuves chronophotographiques donnent l’illusion du mouvement par la succession rapide sous les (…)
Si aujourd’hui, on peut filmer du bout de nos doigts, à tout moment, sur notre téléphone intelligent, c’est notamment grâce aux inventeurs de caméras qui se sont penchés sur l’idée d’enregistrer le mouvement!
Un exemple d’appareil non portable développé à la même époque : le Kinétographe
Afin de mieux comprendre en quoi le Cinématographe des frères Lumière était portable et rendait l’opérateur autonome, comparons-le à la caméra développée par Edison à la même époque: le Kinétographe!
En 1891, quelques années avant l’invention du Cinématographe, Thomas Edison invente le Kinétographe, utilisé dans son studio, le Kinetographic Theater, surnommé la Black Maria. La Black Maria permettait de contrôler la lumière et ainsi répondre aux besoins des tournages intérieurs d’Edison qui souhaitait filmer des numéros de cirque ou de variétés.
Thomas Edison a fait installer à West Orange, dans le New Jersey, en face de Manhattan, le premier studio de tournage de films de l’histoire, qu’il appelle le Kinetographic Theater. C’est un bâtiment léger construit tout entier en papier goudronné. L’intérieur est peint en noir, et, par plein soleil, on y étouffe. Laurie Dickson […] l’affuble du surnom argotique donné aux fourgons cellulaires de la police américaine, la Black Maria, ce qui en dit long sur son inconfort. Le toit s’ouvre pour laisser entrer l’indispensable lumière du jour et, quand le soleil tourne, on peut, grâce à un pivot central et un rail circulaire, réorienter le petit bâtiment.
(Briselance et Morin 2010, p. 25).
Le Kinétographe était placé dans ce studio et fonctionnait à l’électricité. Il était impossible de le déplacer.

Dessin réalisé par E.J. Meeker, représentation d’un tournage à l’intérieur du studio d’Edison, 1894.
Domaine public

Photographie du premier studio de cinéma le « Kinetographic Theater », également surnommé Black Maria, conçu en 1892 par Thomas Edison dans le New Jersey, 1894.
Domaine public
En comparant les dimensions de ces deux caméras, on comprend rapidement que ces deux inventeurs avaient une vision complètement différente des films et des tournages. D’un côté le Cinématographe des frères Lumière a permis des déplacements à l’extérieur pour capturer le quotidien des gens et les voyages tandis que de l’autre, le Kinétographe permettait de filmer des spectacles à l’intérieur, dans un environnement contrôlé.
Fiche technique du Cinématographe









Quelles étaient les caractéristiques de cet appareil qui le rendait si facile d’utilisation, transportable et qui lui permettait une grande proximité avec son sujet ?
Caractéristiques
- Dimension
- 22.5 cm x 19 cm x 28 cm. À peine plus gros qu’une boîte à chaussure, il était relativement petit et facilement manipulable.
- Matériaux
- Bois, métal, cuir et fibres.
- Poids
- 4.3 kg avec objectif de projection et magasin non chargé (sans pellicule). Là encore, le corps de la caméra était relativement léger. Aussi léger qu’un chat!
- Vitesse de prise d’images
- Environ 16 images/seconde. Cette vitesse était variable puisque la pellicule défilait à l’aide d’une manivelle actionnée par l’opérateur. D'où l’importance de conserver un rythme constant.
Composantes et accessoires
- Le boîtier principal
- Boîte en bois.
- Le magasin
- Boîte en bois étanche à la lumière extérieure pour protéger la pellicule vierge
- Le magasin récepteur
- Boîte en métal, à l’intérieur du boîtier principal qui contient la pellicule exposée (sur laquelle les images se sont imprimées).
- La pellicule
- Une bande de 17 mètres dure environ 50 secondes.
- La manivelle
- Permet de faire défiler la pellicule à l’intérieur du boîtier. Pour conserver la cadence, les opérateurs chantaient souvent Sambre et Meuse.
- Un objectif pour la prise de vue
- Muni d’une lentille qui reproduit à peu près l'angle et la perspective de vision de l'oeil humain.
- Un objectif pour la projection
- Une lentille avec une longue focale. On suppose que cela permettait de dissimuler l’appareil au fond de la salle.
- Un trépied
- Le Cinématographe devait être posé sur trépied afin de permettre à l’opérateur de tenir fermement la caméra de la main gauche tout en actionnant la manivelle de la main droite
Particularités de l’appareil
- Une triple fonctionnalité
- Un appareil qui permettait de capturer, tirer et projeter les images.
- Une pellicule souple
- La pellicule adoptée par les frères Lumière était une pellicule souple et transparente, alors que la photographie se faisait encore sur plaque de verre
- Une caméra sans viseur
- Le viseur est une petite fenêtre à travers laquelle l’opérateur pouvait voir l’image qu’il souhaite tourner. Le cinématographe n’en possède pas
- Un appareil sans micro
- Le Cinématographe ne permettait pas d’enregistrer le son. Tous les films tournés avec cette caméra étaient muets
Le fonctionnement et la prise en main
Tu n’as probablement jamais lu de manuel d’instruction pour utiliser la caméra de ton téléphone intelligent n’est-ce pas? Le Cinématographe n’était peut-être pas aussi instinctif à utiliser que la caméra de ton téléphone, mais avec quelques connaissances de base en photographie et le manuel d’instruction des frères Lumière, un photographe amateur pouvait y arriver.
Cet extrait de lettre écrite par Louis Lumière illustrait sa volonté de concevoir un appareil pouvant être utilisé par un opérateur autonome.
De Louis Lumière à H. Mesnier Le 22 octobre 1895
Monsieur H. Mesnier à Bordeaux
Nous sommes en possession de votre honorée, du 20 courant, et avons pris connaissance de son contenu. Nous n’avons pas oublié votre précédente demande relative à notre Cinématographe, mais nous ne sommes pas encore fixés, ni sur le prix de cet appareil, ni sur l’époque de sa mise en vente. Dès que nous pourrons vous renseigner, nous nous empresserons de le faire.
Notre appareil n’étant pas compliqué sera facilement maniable et peu susceptible de se déranger s’il est placé entre de bonnes mains.
Il n’y aura pas besoin de connaissances spéciales pour la manipulation de cet appareil. Il suffira de connaître les manipulations photographiques.
Notre appareil a un avantage sur celui d’Edison (1) au point de vue de sa présentation en public, c’est que les épreuves étant projetées peuvent être vues à la fois par un très grand nombre de spectateurs, ce qui n’est pas le cas du kinétoscope (2).
Veuillez agréer, Monsieur, nos sincères salutations.
L. Lumière
(Note 1) : Avant d’inventer son fameux phonographe en 1878, Edison avait amélioré le système du télégraphe imprimant, puis inventé un télégraphe automatique à bande perforée. Considéré aux États-Unis comme le père de la photographie animée, il s’était intéressé à ce problème à la suite d’une conférence donnée par Muybridge. Il souhaitait restituer non seulement le mouvement, mais aussi le son qui l’accompagne. Le génie d’Edison lui permit non seulement d’inventer et de perfectionner de nombreux systèmes, mais aussi de s’entourer d’une équipe hautement qualifiée ; pour assurer l’équidistance des images, ils eurent recours à la pellicule celluloïd encochée (1888), puis perforée (1889) que leur fournit Eastman. Dès 1890·1891, ils mirent au point le kinétographe, première véritable caméra de cinéma. Mais curieusement, Edison ne croyait pas à l’avenir du projecteur. C’est dans un appareil individuel que le spectateur assistait à la synthèse du mouvement : le kinétoscope qui arriva en France en 1894 et au sujet duquel le Bulletin de la Société française de Photographie écrit : Ce n’est qu’un jouet de haute valeur. Le kinétoscope doit bien évidemment être compté parmi les nombreux éléments dont Louis Lumière fera la synthèse pour créer le Cinématographe Lumière.
(Note 2) : Il pèse en effet moins de 5 kilos et son maniement reste simple par rapport au kinétographe, son principal concurrent, dont le poids et le volume, très supérieurs rendent le maniement beaucoup plus incommode, surtout pour les reportages. De plus, les images du kinétoscope ne peuvent être vues que par un seul spectateur au travers d’un oculaire, au fond d’une boîte. Contrairement aux projections publiques, en salles obscures, sur grand écran, beaucoup plus proches de ce que nous appelons aujourd’hui le cinéma.
– Lumière, Auguste et Louis Lumière. 1994. Correspondances 1890-1953. Paris : Cahiers du cinéma.
L’opérateur pouvait trouver des explications détaillées sur la fonctionnalité de la caméra et la préparation qu’il devait faire avant le tournage dans le manuel d’instruction de 30 pages des frères Lumières.
Lumière, Auguste et Louis Lumière. 1897. « Le cinématographe par MM. Auguste et Louis Lumière ». La revue du siècle, no. 120, p. 233-263.
pdf (5,59 Mo)La revue du siècle, Mai-juin 1897
Dans la parution de mai-juin 1897, La Revue du siècle : littéraire, artistique et scientifique illustrée a publié l’intégrale du Manuel d’instruction du cinématographe pour permettre au nouvel acquérant d’avoir un mode d’emploi pour l’utilisation.
Ce module PDF pourrait être innaccessible. Une version alternative est disponible en dessous.
Lumière, Auguste et Louis Lumière. 1897. « Le cinématographe par MM. Auguste et Louis Lumière ». La revue du siècle, no. 120, p. 233-263.
pdf (5,59 Mo)Ceci est un résumé de La Revue du siècle qui publie en mai-juin 1897 les 30 pages du manuel d’instruction du Cinématographe. Le principe général de l’appareil est expliqué, puis chaque étape est décrite et illustrée par des dessins de Poyet. Principes du Cinématographe, descriptions de l’appareil, obtention des négatifs, développement, lavage et fixage, obtention du positif et projections sont les six étapes décrites.
Quelles étaient donc les étapes de fonctionnement du Cinématographe ?
Tout d’abord, l’opérateur devait installer le Cinématographe sur son trépied. Ensuite, il devait cadrer l’image et faire la mise au point. Tout comme les caméras photo de l’époque, le Cinématographe ne possédait pas de viseur (une petite fenêtre à travers laquelle l’opérateur pouvait voir l’image qu’il tourne). L’opérateur devait donc planifier son cadrage avant de tourner parce qu’il ne pouvait pas voir ce qu’il filmait au moment où il le filmait.

Illustration issue du manuel d’instruction par Louis Poyet montrant l’intérieur du Cinématographe ouvert. Le passage de la pellicule dans le mécanisme est illustré avant que la caméra ne soit refermée pour la prise de vue. Le magasin récepteur qui accueille la pellicule exposée n’est pas représenté pour que le dessin soit davantage lisible. Le cadrage et la mise au point se font caméra ouverte.
Domaine public
Comme pour une chambre photographique, on cadre caméra ouverte, avant de charger la pellicule, à travers la fenêtre d’impression et l’objectif, à l’aide d’une surface dépolie où vient se former l’image. Puis, on met le film en place, on referme la machine, on insère la manivelle, et on peut commencer à tourner au moment que l’on jugera opportun. Toutes ces dernières opérations, y compris le tournage, sont techniquement “aveugles”
(Turquety 2014, p. 84).
Lorsqu’il était prêt à commencer à filmer, l’opérateur actionnait la manivelle de la main droite. Il devait tourner la manivelle 2 tours par secondes, ce qui faisait tourner la pellicule devant la fenêtre d’impression pour capter environ 16 images/seconde. Les opérateurs qui commençaient leur métier fredonnaient certains airs de chansons afin de maintenir leur cadence. Vu le boîtier relativement léger de cette caméra, l’opérateur maintenait fermement la caméra de la main gauche pour la stabiliser le plus possible. L’opérateur de la caméra était donc immobilisé à côté de la caméra pendant le tournage.

Illustration issue du manuel d’instruction par Louis Poyet montrant le positionnement des mains de l’opérateur lorsqu’il filme. La main gauche tient fermement l’appareil, alors que la droite actionne la manivelle.
Domaine public.
L’opérateur devait se montrer rigoureux dans sa préparation de tournage afin de capter tout ce qu’il souhaitait tourner dans les 17 mètres de film disponibles dans la caméra, soit environ 50 secondes.
L’opérateur du Cinématographe : une équipe à lui seul
Qui donc avait le plaisir et le privilège d’opérer le Cinématographe ?
En 1896, soit quelques mois après la première projection publique et payante à Paris, la firme Lumière forme des opérateurs pour qu’ils partent sur le terrain, aux quatre coins du globe, afin de constituer un « catalogue de vues », c’est-à-dire, une collection de courts films. Pendant la première année, ces opérateurs étaient les seuls à mettre à l’épreuve l’appareil.
En mai 1897, l’appareil est mis en vente libre. Entre 400 et 500 Cinématographes ont été produits et utilisés, majoritairement par ceux qui souhaitaient vivre de ce métier-là. Les frères Lumière voulaient intéresser en premier lieu les photographes et les amateurs ayant de bonnes bases en photographie, déjà clients chez eux. L’appareil n’était toutefois pas à la portée de tous, tout comme l’achat de pellicule. Avec tous les accessoires, le Cinématographe coûtait 1650 anciens francs soit environ 10 000$ CAD.
Les amateurs ainsi que les opérateurs de caméra engagés par les frères Lumière ont développé un rapport particulier à la caméra qui leur permettait une grande liberté de déplacement. L’opérateur du Cinématographe pouvait transporter la caméra à travers le monde, filmer, en faire le tirage et les projeter dans la même journée. Il était en quelque sorte une équipe à lui tout seul.

Photographie d’Alexandre Promio immortalisant un mariage devant la villa Lumière, s.d.
© Institut Lumière
Félix Mesguich, un opérateur à l’emploi de la firme Lumière, a écrit ses mémoires retraçant ses multiples voyages à travers le monde, prouvant ainsi toute l’autonomie que le Cinématographe offrait à l’opérateur, à cette époque, pour tourner dans des contextes de voyage.
Ah! Quand on se mettait en route pour un coin isolé et lointain de notre planète, on ne s’embarrassait pas d’une suite. Ce n’était pas une expédition. Pas d’autre aide que quelques mercenaires recrutés sur place dans des conditions parfois difficiles. Je me revois par monts et vaux, dans des pays inconnus, lourdement chargé de mon trépied et de ce rouet magique avec lequel j’ai “tourné” sous toutes les latitudes et emmagasiné le monde sur le film.
Seul! oui, j’étais seul ou à peu près! Il me fallait penser à tout, préparer l’itinéraire, chercher le gîte, transporter les accessoires, trouver les sujets, prendre les vues, développer les négatifs, fixer les positifs et, fréquemment même, en effectuer la projection
(Félix Mesguich, opérateur Lumière 1933, p. xii).
Mesguich, Félix. 1933. Tours de manivelle : souvenirs d’un chasseur d’images. Paris : Grasset.
(archive dont est extraite la citation plus haut)
Tours de manivelle: souvenirs d’un chasseur d’images
Félix Mesguich, opérateur Lumière, a écrit ses mémoires dans un livre de plus de 300 pages retraçant ses multiples voyages et certains des défis rencontrés notamment lorsqu’il opérait pour la firme Lumière.
Ce module PDF pourrait être innaccessible. Une version alternative est disponible en dessous.
Mesguich, Félix. 1933. Tours de manivelle : souvenirs d’un chasseur d’images. Paris : Grasset.
(archive dont est extraite la citation plus haut)
Ce document d’archives présente l’avant-propos de quatre pages de ce livre. Il y résume son parcours d’opérateur et toutes les péripéties vécues lors de cette vie palpitante.
Voici la transcription intégrale de ces 4 pages :
Avant-propos
On parle quelquefois de vocation. C’est le hasard qui fit la mienne, le hasard d’une relation familiale et aussi cette coïncidence que j’allais être libéré du service militaire au moment où l’invention des frères Lumière, mise au point à la fin de l’année 1895, commençait à prendre son essor, un essor timide à son début, mais que rien ne devait arrêter.
D’en avoir été un des modestes artisans, à une époque où nul ne pouvait prévoir une pareille ampleur, d’avoir été l’élève attentif des inventeurs et de m’être consacré de toute mon âme au métier que j’avais choisi, cela me donne quelque fierté.
C’est donc à l’improviste que je fus jeté dans la carrière cinématographique.
D’autres, dès leur enfance, préparent leur voie. Pour moi, rien ne devait attirer ma jeunesse vers ce qui détermina mon destin, puisque le cinéma était alors inconnu. Ce n’est pas la lanterne magique de nos pères, idée première de la projection, qui pouvait développer une telle ambition. On n’imaginait guère en ce temps-là qu’inerte et sans relief elle allait, grâce à la découverte des frères Lumière, s’anime et acquérir cette condition indispensable de toute vie : le mouvement.
En évoquant l’existence agitée, mais riche de visions et de rêves que j’ai vécue à travers le vaste univers, je pense que ce n’étaient pas, seulement les images que, dès son début, le cinéma mettait en action, mais aussi les opérateurs chargés de l’approvisionner.
De ceux-ci, je fus un des premiers.
Quand je vois comment s’est transformée la mission du « chasseur d’images », je ne peux m’empêcher de songer au passé. La rapidité des communications a rétréci l’univers et, si j’admire l’importance des moyens dont disposent mes successeurs d’aujourd’hui, je pense aussi, sans aucune amertume d’ailleurs, je dirai même avec quelque plaisir, et peut-être avec quelque orgueil, à ma vie d’autrefois.
Ah! quand on se mettait en route pour un coin isolé et lointain de notre planète, on ne s’embarrassait pas d’une suite. Ce n’était pas une expédition. Pas d’autre aide que les quelques mercenaires recrutés sur place dans des conditions parfois difficiles. Je me revois par monts et par vaux, dans des pays inconnus, lourdement chargé de mon trépied et de ce rouet magique avec lequel j’ai « tourné » sous toutes les latitudes et emmagasiné le monde sur le film.
Seul! oui, j’étais seul ou à peu près ! II me fallait penser à tout, préparer l’itinéraire, chercher le gîte, transporter les accessoires, trouver les sujets, prendre les vues, développer les négatifs, fixer les positifs et, fréquemment même, en effectuer la projection.
Époque mal connue, temps héroïques, auxquels je ne puis songer sans attendrissement.
J’étais jeune, et j’avais la foi !
Et si quelquefois, pendant les années qui n’allèrent pas sans de rudes épreuves, il m’est arrivé d’être pris sinon de doute, du moins de quelque inquiétude sur l’avenir de cet art nouveau auquel je m’étais attaché, ce n’était que défaillance passagère vite disparue.
Je repartais avec plus d’ardeur.
J’ai traversé toutes les mers et, comme le Juif errant j’ai marché sans trêve sur tous les continents ; mais, alors que ce dernier gardait pour soi, aliment de son rêve intérieur, la vision des spectacles toujours renouvelés que lui dispensait l’univers, mon ambition à moi a été de les enfermer dans ma boîte à images pour que d’autres hommes, mes frères, en ressentent toute la beauté et prennent part à mes émotions.
Voyageur infatigable, j’ai contemplé les plus beaux paysages, je me suis penché sur les vestiges les plus représentatifs des vieilles civilisations. Des poètes et des littérateurs ont écrit des volumes à leur sujet.
Ma tâche était limitée par l’objectif. Elle consistait tout simplement à fixer les aspects fugitifs du monde, tels que ma caméra – seize images à la seconde – les a enregistrées; au cours de mes pérégrinations.
En essayant de reconstituer tout ce passé, je ne me dissimule point les difficultés de cette besogne ; la manivelle me fut toujours plus familière que la plume, et j’ai le sentiment qu’il me serait plus aisé de faire une nouvelle fois le Tour du Monde que de décrire les zigzags de mes randonnées. Peut-être serai-je inhabile à en faire revivre les épisodes dans leur vivacité première, avec mes étonnements, mes enthousiasmes et mes émois ; mais le désir me tente d’en faire l’expérience.
En lisant dernièrement l’Histoire du Cinématographe de mon ami Michel Coissac, ouvrage fortement documenté, je fus attiré par ce passage : « Lorsque, commodément installé dans un fauteuil, il voit défiler sur l’écran les scènes les plus variées que de hardis et courageux opérateurs sont allés fixer sur le film dans la jungle, dans la brousse ou dans les solitudes glacées des régions polaires, le spectateur se donne-t-il la peine de réfléchir à tout ce qu’il a fallu de patience et d’endurance pour mener à bonne fin ce travail, et les habitués des salles de cinéma ne seront pas les derniers surpris d’y voir les dangers auxquels exposent certaines prises de vues. »
Je veux m’efforcer de les leur montrer.
La passion au métier pousse à d’audacieuses imprudences dont il serait vain de s’enorgueillir puisque sur le moment on n’en a pas conscience. Plus tard, quand on les « réalise », l’on s’aperçoit des risques encourus.
Mais en transportant mon lecteur trente-sept ans en arrière, je n’ai pas l’unique intention de l’associer à mes joies ou à mes infortunes, et pas davantage aux seuls périls que j’ai pu affronter et dans lesquels le salut vient parfois d’un peu de chance. Je voudrais simplement évoquer pour lui nombre de scènes touchant à l’histoire ou riches de cette originalité que tuent un peu plus chaque jour les progrès de la civilisation.
Mais, en établissant ainsi le bilan d’une longue carrière, j’en arrive parfois à me demander : « Ma tâche a-t-elle du moins été utile? » En toute conscience, il me semble aujourd’hui pouvoir répondre affirmativement, puisqu’il m’a été donné de révéler sous 1eur « forme visuelle » à toute une génération, les paysages de notre planète et les mœurs de ses habitants les plus lointains, dans leur exacte réalité, ce que personne n’avait encore fait.
Ceux qui me liront jusqu’au bout, verront de combien de films actuels, les miens ont été les précurseurs.
Ce n’est pas sans émotion que je vais procéder au découpage du long ruban des souvenirs de « ma vie vagabonde ». J’ai retrouvé des cartes postales envoyées aux miens, des documents recueillis sur place, quelques lettres d’ambassadeurs à l’étranger, mon vieux livret militaire avec ses feuillets recouverts de multiples cachets consulaires et aussi quelques carnets de route, hélas! bien incomplets.
Ces pages jaunies m’aideront à réaliser le « montage » de ces premiers reportages cinégraphiques que je désire « souder » les uns aux autres dans un récit rapide mais fidèle.
Compléments d’information
Voici un lien vers un lexique qui te permettra de mieux comprendre certains termes utilisés : Glossaire du cinéma
Tu es curieux ? Tu veux en savoir plus sur le Cinématographe des frères Lumières? Voici des liens vers d’autres contenus qui te permettront d’approfondir tes connaissances.
- Vidéo sur l’histoire des frères Lumière
- Bande-annonce du film Lumière ! L’aventure commence
- Récit d’Alexandre Promio, opérateur Lumière
- L’œuvre cinématographique des frères Lumière classée par lieux de tournage
- La première projection publique payante à Paris
- Sambre et Meuse, une des chansons chantées par les opérateurs des premiers temps
- L’histoire du Cinématographe no 16 dans les collections de la Cinémathèque québécoise
Bibliographie
Briselance, Marie-France et Jean-Claude Morin. 2010. Grammaire du cinéma. Paris : Nouveau Monde.
Coissac, Georges-Michel. 1925. Histoire du cinématographe de ses origines à nos jours. Paris : Éditions du « Cinéopse ».
Lumière, Auguste et Louis Lumière. 1895. Brevet d’invention de 15 ans pour un appareil servant à l’obtention et à la vision des épreuves chronophotographique. No 245032. Lyon, France. 11 p.
Lumière, Auguste et Louis Lumière. 1897. « Le cinématographe par MM. Auguste et Louis Lumière ». La revue du siècle, no 120, p. 233-263.
Lumière, Auguste et Louis Lumière. 1994. Correspondances 1890-1953. Paris : Cahiers du cinéma.
Mesguich, Félix. 1933. Tours de manivelle : souvenirs d’un chasseur d’images. Paris : Grasset.
Rittaud-Hutinet, Jacques. 1985. Le cinéma des origines : les frères Lumière et leurs opérateurs. Seyssel : Champ Vallon.
Turquety, Benoît. 2014. Inventer le cinéma. Épistémologie : problèmes, machines. Lausanne : L’Âge d’Homme.
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