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Cinématographe

Cinématographe

Balado du Cinématographe (6:09)

Note : Les informations placées entre crochets décrivent les ambiances sonores ainsi que certains sons spécifiques et ponctuels.

[Intérieur d’avion

Signal sonore de l’enseigne de la ceinture de sécurité]

Hôtesse de l’air : En vue de notre atterrissage à Paris, nous vous invitons à redresser vos sièges et à attacher votre ceinture.

[Début de l’indicatif musical : mélodie douce au piano]

Narratrice : Oh ! Quelle vue… ! Quand j’étais dans l’avion vers Paris pour mon tout premier voyage en Europe, j’ai vu la magnifique Tour Eiffel à travers les nuages. Pour immortaliser ce moment, j’ai tourné la scène de ma fenêtre avec mon téléphone, sans déranger personne. J’ai appuyé sur le bouton d’enregistrement et… voilà ! Une des plus belles scènes de ma vie sauvegardée pour toujours, grâce à la petite caméra que je traîne partout dans ma poche. J’adore tourner des vidéos dans ma vie quotidienne, mais en vacances, c’est encore plus excitant ! Mais comment faisaient les premiers cinéastes pour tourner en voyage ? Avant même l’invention de l’avion, les films de voyage existaient-ils ?

[Fin de la musique introductive

Début du son des vagues et son ponctuel d’une sirène de bateau]

Narratrice : Après plusieurs longues journées à traverser l’océan en bateau, Alexandre Promio arrive enfin à New York en septembre 1896.

[Son ponctuel d’une sirène de bateau

Début d’une musique douce au piano]

Narratrice : Pour sa première visite en Amérique, l’opérateur de caméra français visite New York pour tourner des films. Les tout premiers films tournés avec une caméra portable ! Inventée par les frères Auguste et Louis Lumière en 1895, cette caméra s’appelle le Cinématographe. Faisant environ la même taille qu’une boîte de chaussures et environ le même poids qu’un gros chat, cet appareil léger permet aux opérateurs comme M. Promio de partir à la découverte du monde. Comme toi et ton téléphone, un opérateur du Cinématographe peut tourner des images tout seul, sans équipe.

Mais même si M. Promio voyage seul avec sa caméra, il ne passe pas inaperçu…

[Son de friture sur un signal radio]

Narratrice (citant Alexandre Promio d’une voix lointaine) : « Une nuée de journalistes m’entoura. On vint me demander un tas de détails, des portraits de MM. Auguste et Louis Lumière et, comme je n’en possédais aucun exemplaire, on mit carrément ma tête en première page des journaux avec ce titre : “Le responsable du Cinématographe Lumière.” Je ne pouvais faire un pas dans la ville sans être suivi par une foule désireuse de se faire prendre dans une scène pour se voir ensuite sur l’écran. »

[Fin de la musique douce au piano.

Ambiance sonore d’une rue dans les années 1890 : son de foule, pas de chevaux, klaxons, cloche de tramway]

Narratrice : Lorsque M. Promio met en scène des tramways et des voitures tirées par des chevaux sur la fameuse rue Broadway, plusieurs passants curieux s’arrêtent devant sa caméra. Habitué d’attirer l’attention lorsqu’il filme, M. Promio continue son travail.

[Son d’un tramway qui passe]

Narratrice : Comme il doit poser la caméra sur un trépied lourd puis la maintenir avec sa main tout au long de l’enregistrement, il ne peut ni se déplacer, ni déplacer la caméra lors du tournage. Une mise en scène et un cadrage précis et réfléchi sont donc très importants. Mais comme le Cinématographe n’a pas de viseur, comment réussit-il ?

Pour cadrer son image, M. Promio ouvre le Cinématographe et regarde directement à travers l’objectif. Ensuite, quand il est satisfait, il charge la pellicule et ferme la caméra. Le tournage se fait donc à l’aveugle. Avec beaucoup de pratique et de préparation, M. Promio mémorise les bordures de son cadre pour comprendre quelles personnes et quels objets se situant devant lui rentrent et sortent de son image enregistrée. Et oui, même sans viseur, M. Promio capte des compositions magnifiques ! Le Cinématographe ne requiert pas d’électricité, mais M. Promio doit actionner une manivelle située à l’arrière de la caméra quand il est prêt à tourner.

M. Promio remarque un tramway à distance qui s’approche de lui.

[Son lointain d’un tramway qui passe].

Narratrice : Derrière lui, une voiture tirée par des chevaux s’apprête à entrer dans le cadre quelques secondes suivant le passage du tramway.

[Son des pas d’un cheval qui s’amplifie]

L’opérateur est prêt : il tourne la manivelle en continu pendant près d’une minute.

[Début du son du mécanisme de la caméra].

La bobine de pellicule de 17 mètres lui permet 50 secondes d’enregistrement !

[Bref son de clochettes. Des notes de clavier viennent accompagner le bruit de la manivelle.

Le mécanisme de la caméra s’arrête et une musique enjouée au clavecin commence].

Narratrice : Monsieur Promio reçoit encore plus d’attention lorsque, plus tard dans la journée, il utilise le Cinématographe pour projeter ces images sur un écran. Oui, tu as bien entendu !

Après le développement de sa pellicule, l’opérateur installe le Cinématographe devant une lanterne et peut projeter devant un public la journée même ! Cela veut dire que le Cinématographe est non seulement portable… mais aussi réversible ! Et oui, même en 1896, on pouvait voir les images qu’on tournait rapidement.

[La musique du clavecin arrête et laisse place à l’ambiance sonore d’un avion qui vient d’atterrir. On entend le signal de consigne des ceintures et, d’une voix lointaine, l’hôtesse de l’air prononce « Bienvenue à Paris »

On entend à nouveau l’indicatif musical du début]

Narratrice : Finalement, les films de voyage d’avant ne sont pas si différents de ma vidéo de la tour Eiffel !

Pour découvrir toutes les caméras, écoute les autres balados.